Thèmes
Guerre
Jean Delpech nous montre la Deuxième Guerre mondiale à travers son regard de soldat, de parisien sous l’occupation et de témoin de la Libération. En toutes circonstances, il continue à dessiner et accumule de précieux détails sur la vie de cette période.
En faisant son service militaire dans le 15ème bataillon de chasseurs alpins, il s’enthousiasme de la beauté des montagnes et de la neige, si étonnante pour un habitué des rizières et des collines usées de son Asie natale.
Mobilisé en 1939, il fait l’expérience de la « drôle de guerre » et de la Débâcle. Toujours un crayon à portée de main, il dessine sur l’envers de papiers peints déchirés ou de fragments de cartes géographiques, croquant sans relâche ce qu’il a devant les yeux : un méli-mélo humain barbare, effrayant, dérisoire ou comique.
De retour à Paris, il donne des cours de dessin industriel à Saint-Ouen, puis dans un interat pour pré-délinquants.
En janvier 1944, pour parer aux rafles « d’inoccupés » envoyés en Allemagne, il s’inscrit au concours de Rome de gravure en taille-douce, du travail garanti pour quatre mois. Il obtient le troisième prix.
Il exécute à la même époque des faux papiers pour un réseau de résistants à l’imprimerie Mourlot.
Il fait la connaissance de Picasso au moment de la Libération de Paris. Des monotypes réalisés « dans la fièvre de ces journées stupéfiantes » rendent compte de l’atmosphère de la capitale où s’élèvent les barricades et où se livrent les dernières batailles. Ces œuvres seront exposées quelques mois plus tard à la galerie Christophe.
On lui propose alors un emploi provisoire de « Peintre aux Armées » et il rejoint la 3ème D.I.A. Il suit la campagne d’Allemagne avec l’escadron de reconnaissance du 7ème Chasseurs.
En toutes circonstances, il continue de graver, de dessiner et de peindre, son but déclaré étant de « laisser un témoignage » sur son temps.